La RDC et le M23 signent au Qatar une feuille de route préalable à un accord de paix dans l’est du paysAprès une déclaration de principes en faveur d’un « cessez-le-feu permanent », en juillet, les
- jetlinercmr
- 20 nov.
- 3 min de lecture

Kinshasa et le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont signé, samedi 15 novembre au Qatar, une feuille de route préalable à un accord de paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Qatar, les Etats-Unis et l’Union africaine sont engagés depuis plusieurs mois dans des négociations visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles et où le M23 s’est emparé des grandes villes de Goma (en janvier) et de Bukavu (en février).
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Kinshasa et le M23 avaient signé en juillet à Doha une déclaration de principes en faveur d’un « cessez-le-feu permanent », qui n’a pas mis fin aux combats, même si le front est resté relativement stable depuis le mois de mars.
Samedi, les belligérants ont signé un nouvel accord, le cadre de Doha pour un accord de paix global, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté des responsables des deux parties, ainsi que des médiateurs américains et qataris. L’Union européenne a salué « une avancée positive vers une paix durable dans l’est de la RDC », a déclaré sur le réseau social X Anouar El Anouni, porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères. « Nous remercions le Qatar pour son engagement et ses efforts diplomatiques », a-t-il ajouté.
Huit protocoles à négocier
Cet accord ne comporte « aucune clause contraignante » et ne modifiera pas « la situation sur le terrain », a déclaré Benjamin Mbonimpa, représentant la délégation du M23 à Doha, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP) samedi.
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Le texte contient huit « protocoles », ou chapitres, consacrés aux « causes profondes du conflit », qui seront négociés « avant d’aboutir à un accord de paix global », a-t-il affirmé dans cette déclaration. Parmi ces huit protocoles figurent notamment la libération de prisonniers par les deux parties, la surveillance du cessez-le-feu ainsi que l’accès humanitaire aux régions de l’Est, selon les autorités congolaises.
Kinshasa a assuré samedi soir dans un communiqué que « le processus engagé vise à créer, dans les plus brefs délais, les conditions d’un changement réel et mesurable pour les populations ». « Aucun statu quo n’est compatible avec cet objectif de paix », ajoute le texte.
Le conseiller spécial du président américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a déclaré à l’AFP que la mise en œuvre de l’accord était « l’aspect le plus important » et que c’était la raison pour laquelle « de nombreux mécanismes ont été mis en place pour traiter les différents aspects de sa mise en œuvre ». « Nous avons discuté de huit points de préoccupation et de huit sujets sur lesquels les deux parties se sont entendues, a précisé M. Boulos. Ils ont signé aujourd’hui, ce qui constitue une étape majeure, mais il faut aussi considérer cela comme le point de départ de l’ensemble du processus. »
Le M23 n’a jamais reconnu ses liens avec Kigali, et il clame sa volonté de renverser le régime du président congolais, Felix Tshisekedi, et de se maintenir dans les zones sous son contrôle. La RDC et le Rwanda avaient signé un accord de paix fin juin à Washington, mais les deux pays ont reconnu début novembre le manque de progrès et se sont engagés « à redoubler d’efforts » pour mettre en œuvre l’accord, lors d’une nouvelle rencontre dans la capitale américaine.
Kinshasa réclame le retrait des troupes rwandaises de son sol. Kigali conditionne la levée de ses « mesures défensives » à la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé qu’il considère comme une « menace existentielle ».
Les combats ont continué ces derniers jours dans l’est de la RDC entre le M23 et l’armée congolaise, appuyée par des milices locales, et les deux camps s’accusent presque quotidiennement de violer le cessez-le-feu convenu en juillet.



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